Chez Mon Toit Vert, nous avons toujours eu à cœur de nous questionner, de nous interroger, de perfectionner davantage nos techniques de pose de toitures végétalisées, autant au travers d’expérimentations (comme notre projet Dessus Dessous, que nous vous avions précédemment présenté) que de recherche & développement.
Nous souhaitions consacrer cet article du mois d’avril à Yann Dusza, docteur en écologie urbaine et, justement, responsable R&D au sein de notre entreprise.
Yann a produit une thèse intitulée « Toitures végétalisées et services écosystémiques : favoriser la multifonctionnalité via les interactions sols-plantes et la diversité végétale ».
Sans réaliser un récapitulatif exhaustif de l’intégralité de ses points, nous tenions toutefois à vous la présenter de façon succincte, afin que vous compreniez mieux les défis liés à la végétalisation des toitures, aujourd’hui, en 2021, en France.
Les toitures végétales, des écosystèmes méconnus
Pour la majorité du public, une toiture végétale semble être a priori un objet que l’on pose, et dont l’on s’occupe ponctuellement pour notamment garder sauve l’étanchéité de la toiture.
En d’autres termes, il s’agit d’un « simple » produit, esthétiquement agréable, que l’on juge également « utile » pour la biodiversité, installé sur le toit de son domicile ou de son entreprise, sans forcément s’interroger davantage quant aux implications diverses que cela peut engendrer.
C’est l’un des principaux constats qu’effectue Yann dans sa thèse : les toitures végétalisées sont rarement considérées comme des écosystèmes.
Par conséquent, nous ignorons encore beaucoup de choses sur les interactions et les services écosystémiques que nous rendent les toitures végétales (point que nous avions déjà soulevé avec notre projet Dessus Dessous).
Plutôt que de parler de « toiture végétalisée », Yann préfère ainsi employer le vocable de « toiture-écosystème ».
Les considérer comme tels, c’est délaisser une approche purement technique (installer une toiture, procéder à son entretien plusieurs fois dans l’année) afin de l’aborder sous l’angle de l’ingénierie écologique.
Et cela change tout, ou presque, puisque comme Yann le démontre dans sa thèse, l’une des raisons pour lesquelles on installe une toiture végétale, c’est pour favoriser la biodiversité.
Or, ces impacts sur la biodiversité peuvent fortement varier d’une toiture végétalisée à l’autre, et cela sans compter les risques de nuisances sans réelle étude en amont (par exemple, les risques de pollution en carbone des eaux de ruissellement).
Il s’agit là d’un des enjeux de la thèse de Yann :
Favoriser les services rendus à la biodiversité tout en réduisant les risques de nuisance via l’étude des interactions entre sols et plantes, ainsi que les interactions entre « fonctions » de la toiture végétalisée.
Objectif atteint, puisque la thèse de Yann démontre trois choses :
- Que les interactions entre le sol et les plantes de la toiture constituent des éléments essentiels du fonctionnement écosystémique des toitures végétalisées ;
- Que l’ensemble des services souhaités (réduction des nuisances, favorisation de la biodiversité…) ne peuvent pas être optimisés simultanément ;
- Et que, par conséquent, il est impératif de s’interroger sur le type de service écosystémique à favoriser en amont de la conception de la toiture.
Autant d’enseignements essentiels pour notre entreprise, qui impacte notre façon de travailler, et oriente nos services de pose de toitures végétalisées.