Ce mois-ci, nous avons eu envie de vous parler d’une chose qui nous tenait particulièrement à cœur :

Un projet d’expérimentation de toiture végétalisée couplée à des panneaux photovoltaïques, à Rungis.

Ceux qui étaient présents début octobre aux assises nationales de la biodiversité ont pu nous entendre en discuter – merci une fois encore, d’ailleurs, aux équipes pour leur invitation et leur chaleureux accueil.

Plutôt que de vous assommer tout de go de mille explications, voici d’abord une rapide vidéo vous présentant le projet en question – on se retrouve tout de suite après pour en parler plus amplement :

Notre projet d’expérimentation de toiture végétalisée à Rungis

Saviez-vous qu’en France, tout nouveau bâtiment commercial de plus de 1000 m² doit installer sur son toit, au choix :

  • Un système d’énergie renouvelable, comme des panneaux solaires ;
  • Ou des toitures végétalisées pour favoriser la biodiversité.

Mais pourquoi opposer systématiquement ces deux systèmes ? N’est-il pas possible de trouver des compromis, ou mieux, de savamment marier les deux pour davantage d’efficacité ?

Vous tenez là le point de départ de notre expérimentation : le projet Dessus-Dessous.

Un projet qui nous importait d’autant plus que le taux d’urbanisation a explosé ces dernières années et qu’à l’horizon 2050, environ 66% de la population mondiale habitera en ville… Ce qui va fatalement entraîner des conséquences importantes pour l’environnement et la biodiversité.

Nous en avons déjà parlé ici et là abondamment, les toitures végétalisées constituent une première réponse à la réintroduction de la biodiversité en zone urbaine.

Toutefois, nous voulions aller plus loin.

Et si l’association des toitures végétalisées avec des installations photovoltaïques permettait de favoriser le développement des énergies renouvelables et d’en augmenter les rendements ?

Voici donc l’objectif de notre expérimentation :

Mieux comprendre les interactions d’une toiture végétalisée avec la mise en place de panneaux solaires photovoltaïques.

Comment s’est déroulée notre expérience ?

Précisons d’abord que le projet Dessus-Dessous est majoritairement financé par la CDC Biodiversité et l’OFB (Office Français de la Biodiversité) ; nous participons bien entendu au projet, que ce soit financièrement, techniquement ou scientifiquement.

Les analyses et mesures seront réalisées par l’Institut d’écologie et des sciences de l’environnement de Paris, puisqu’il sera important de tirer un bilan concret de cette expérience.

Enfin, une doctorante a été spécifiquement recrutée pour mener à bien cette étude.

Le dispositif que nous avons installé à Rungis est composé de 28 unités expérimentales, lesquelles comportent différentes associations végétales, pour un total d’environ 196 m² ; à noter que les unités n’étaient pas systématiquement couvertes de panneaux solaires (44 au total sur toute l’installation).

Ainsi que nous vous le disions précédemment, le but de l’expérimentation est de mieux comprendre les interactions d’une toiture végétalisée avec la mise en place de panneaux solaires photovoltaïques.

Nous savions déjà que l’installation de panneaux sur un toit végétalisé doit normalement leur conférer un meilleur rendement et une durée de vie allongée grâce au rafraîchissement induit par l’évapotranspiration de la couverture végétale.

D’ailleurs, l’équipe de chercheur va mesurer la production électrique des panneaux photovoltaïques pour comprendre comment les associations végétales peuvent influer sur le rendement.

Toutefois, les effets des panneaux solaires sur les végétaux proprement dits sont inconnus et doivent être évalués dans le but d’optimiser ce type d’installation mixte.

Nous en sommes donc encore au stade de l’évaluation – en d’autres termes, l’expérience n’est pas finie

Plusieurs tâches ont été accomplies depuis cet été :

  • L’installation du dispositif, avec un contrôle attentif de l’irrigation face à la canicule ;
  • La surveillance et le relevé de la floraison;
  • Le relevé des adventices.

Mais nous avons encore beaucoup de travail à l’horizon du printemps 2021, avec le suivi des floraisons, l’analyse des relevés, l’analyse des interactions avec les insectes butineurs…

Dans tous les cas, nous ne manquerons pas de vous tenir informés sur l’évolution de la situation !

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