Le toit végétalisé, le nouvel ami de l’environnement urbain
Un toit végétalisé est un espace de verdure réalisé sur le sommet des bâtiments ou sur les toitures des maisons. De plus, il répond à plusieurs objectifs (réglementation, développement durable en ville). En effet, il a un impact positif sur l’écologie en atténuant par exemple les chocs thermiques. En outre, il permet de préserver la biodiversité en redonnant une place à la nature en milieu urbain.
C’est pourquoi, des particuliers végétalisent également leurs toits (suivant trois solutions de végétalisation)… Le choix s’effectue en fonction des besoins de l’utilisateur, de son budget, du type de couverture et de l’ossature du bâtiment… Voici tous les secrets d’une toiture verte !
Pourquoi réaliser un éco-toit ?
Pour les bâtiments industriels et commerciaux supérieurs à 1 000 m², la loi du 1er mars 2017 précise que tout nouvelle construction doit favoriser la biodiversité. Par conséquent, mettre en place une toiture écologique permet de répondre à ces obligations… Au-delà de la réglementation, l’objectif est de ramener de la verdure en milieu urbain. Le but est d’améliorer la qualité de l’environnement et de lutter contre les îlots de chaleur de plus en plus nombreux dans les villes. Effectivement, une toiture végétalisée a des vertus écologiques et s’inscrit donc dans une démarche de développement durable. C’est pourquoi, cette installation intéresse les entreprises mais également les particuliers souhaitant agrémenter leur toiture.
Quels sont les avantages et les inconvénients d’une toiture végétale ?
Les toitures végétales présentent de nombreux avantages :
- Isolation thermique : la paroi végétalisée protège les bâtiments ou les maisons contre les températures extrêmes. L’amplitude thermique est moindre et permet ainsi un gain sur le plan du confort et de la consommation énergétique.
- Isolation phonique : l’épaisseur de culture atténue les nuisances sonores.
- Durée de vie des toitures allongées : la membrane d’étanchéité est davantage protégée car les écarts thermiques sont moins importants.
- Eaux de pluie régulées : le risque d’inondation est diminué.
- Purification de l’air grâce à la photosynthèse.
- Biodiversité préservée.
- Intégration d’espaces verts en ville : ils redonnent à la nature une petite place. En effet, celle-ci a été détruite par la construction de bâtiments. De plus, ils engendrent une plus-value architecturale en créant des lieux de vie agréables.
- Respect de la règlementation pour les bâtiments industriels ou commerciaux > 1 000 m².
Malgré tout, il faut savoir qu’une toiture végétale n’est pas parfaite et comporte aussi quelques inconvénients :
- Nécessite un entretien régulier et la pose d’un système d’arrosage dans certains cas.
- Difficulté à repérer les zones de fuite.
- Son coût peut être onéreux en fonction du type de solution choisie.
Quels sont les différents types de toit végétalisé ?
Il existe 3 techniques de végétalisations possibles (intensive, semi-intensive ou extensive). Elles dépendent de la surface, de la charpente et des objectifs d’utilisation.
Végétalisation extensive
Les espaces réalisés suivant ce procédé de végétalisation ne sont pas accessibles pour un usage régulier. En effet, son accès est limité à l’entretien et à l’arrosage (uniquement en cas de sécheresse). De plus, l’épaisseur de substrat ne mesure que 10 cm environ, donc son poids est faible. Par conséquent, cette solution végétale s’adapte à toutes les ossatures (bois, béton, acier). Puis l’entretien est simple et rapide car l’espace de culture est constitué de sedum, mousse, vivaces… Le but étant de développer un écosystème stable.
La végétalisation intensive, un véritable jardin suspendu
Cette solution végétale réservée à un toit plat offre un véritable espace de vie… En effet, elle consiste à réaliser un jardin sur le toit. Pour cela, l’épaisseur de substrat varie entre 30 cm et 1 mètre (voire plus). Il est, ainsi, possible d’y planter des arbres, des arbustes et du gazon. Par contre, sa maintenance est chronophage et coûte relativement cher… De plus, cette structure est très lourde (épaisseur de terre) donc elle peut uniquement être réalisée sur une ossature en béton.
Végétalisation semi-intensive
Cet espace de verdure a également un accès limité. Par contre, cette solution nécessite des soins et un arrosage plus régulier. En effet, la couche de substrat mesure entre 15 cm et 30 cm. Il est donc possible d’y planter du sedum mais également des arbustes et du gazon… Elle constitue une excellente isolation phonique.
Toiture plate ou inclinée, un élément décisif pour végétaliser
La pente a une fonction déterminante lors de la mise en place d’un toit végétal… En effet, toutes les pentes ne peuvent pas accueillir une telle structure.
Pour une toiture végétale de type intensive, la pente ne doit pas dépasser 5 %. La toiture plate ou le toit terrasse sont donc privilégiés… Par contre, pour une la version extensive, la pente peut atteindre 45 %. Toutefois, au-delà de 35 %, il faut retenir la couche végétalisée au moyen de techniques spéciales. Par exemple, il faudra installer des appuis-fixes.
Pour un résultat optimum, il est recommandé de ne pas dépasser 20 % et d’avoir une pente minimale qui se situe entre 1 et 5 %. Pour ce minimum ? Une telle inclinaison évite aux eaux pluviales de stagner sur la partie étanchéité. Pour finir, si la pente s’incline suffisamment, l’installation d’un système de drainage n’est pas indispensable. En effet, grâce à l’inclinaison naturelle du toit, la pluie peut s’évacuer sans risque de rétention.
De quoi est composé un toit végétal ?
Une toiture végétalisée se compose de matériaux et de végétaux répartis en plusieurs couches plus ou moins épaisses sur le sommet d’un bâtiment.
- Élément porteur : Il s’agit de l’ossature qui va supporter le complexe végétal.
- Pare-vapeur : Il va protéger le toit en empêchant la migration de l’eau vers ce dernier. Il se place contre l’isolant.
- Complexe isolant : Son rôle est d’isoler la toiture par rapport aux plantations.
- Membre d’étanchéité EPDM : Il contient une membrane (généralement en caoutchouc EPDM) qui sépare la couche de substrat de la couverture.
- Couche drainante : Sa composition empêche les eaux de stagner.
- Filtre : Son but est de protéger la couche de drainage.
- Substrat ou couche de culture : Il s’agit de la couche composée de terre ou de terreau.
- Végétation (sedums, plantes grasses, pourpier, mousse, vivaces, arbustes, arbres, gazons)
Il faut également prévoir une évacuation pluviale et un système d’arrosage en récupérant les eaux de pluie.
La couche isolante, indispensable pour un toit vert
La couche isolante se compose le plus souvent de polystyrène, de laine minérale ou de polyuréthane. Ensuite, la membrane d’étanchéité a un rôle majeur car elle protège cette dernière. Ainsi, les racines ne peuvent pas pénétrer jusqu’au toit.
Le but de ce complexe isolant et de cette membrane est d’empêcher que les zones intérieures soient atteintes par l’humidité qui nuit à la santé.
La couche de drainage et le filtre, deux composants importants
Même s’il n’est pas toujours nécessaire par rapport à l’inclinaison de la pente, prévoir un système de drainage est préférable. En effet, il a un rôle non négligeable… Il recueille et dirige les eaux vers les évacuations pluviales ou les gouttières. Par conséquent, il empêche la formation d’humidité stagnante qui pourraient nuire à la structure du toit.
La couche drainante se compose de nattes de drainage ou d’une couche avec des matériaux très absorbants tels que des billes d’argile expansée ou de roche volcanique.
Ensuite, il est possible d’intégrer à cette couche de drainage un réservoir d’eau de pluie. Ainsi, le végétal pourront bénéficier d’eau en cas de sécheresse.
Pour finir, un système de filtration est incontournable. Effectivement, il évite que les particules de substrat atteignent la partie drainante. Ce filtre est souvent composé de verre ou de polyester.
Les quatre complexes de végétalisation existants
Pour finaliser votre toiture végétalisée, vous avez à votre disposition 4 types de complexes de végétalisation.
Les solutions végétalisées tout en un
Il peut comprendre les dernières couches d’un système de végétalisation à savoir le drain, le filtre, le substrat et la végétalisation.
Le tapis de sédum
Il s’agit d’un tapis de végétation qui se déroule et se pose directement sur la couche de substrat en recouvrant la couche drainante et le filtre. Grace aux sédums, la végétalisation des toitures est immédiate.
Plantations de mottes ou de godets
Cela permet de diversifier la palette végétale. Par contre, son installation ne peut se faire qu’au printemps ou en automne afin que l’enracinement dans le substrat soit optimum. Au bout de 12 à 24 mois, il est possible d’obtenir un taux de couverture d’environ 80%.
Semis de fragments
Ce complexe végétal est adapté aux grands projets (> 1 000 m²). Il est simple à mettre en place et le résultat atteint 80 % après une période de 18 à 36 mois.