Reprenons notre série d’articles consacrés aux avantages d’une toiture végétale.
En ce mois d’août où les niveaux de pollution de l’air peuvent être importants en fonction des conditions météorologiques, il nous a semblé important de vous démontrer que les toitures végétalisées contribuent, elles aussi, à assainir l’air pour une meilleure qualité.
Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, faisons un court récapitulatif de nos précédents billets :
- Dans le premier consacré à l’isolation thermique des toitures végétales, nous vous exposions, études à l’appui, que cette typologie d’équipements était capable de réduire de plusieurs degrés la température interne d’un bâtiment.
- Dans notre second article, nous vous indiquions que les toitures végétalisées peuvent réduire les nuisances sonores de plusieurs décibels.
Et ainsi qu’indiqué en préambule, nous allons maintenant vous parler du rôle des toitures végétalisées dans leur lutte contre la pollution atmosphérique.
Qu’est-ce que la pollution de l’air ?
Quelques éléments de contexte avant d’aller plus loin.
Une simple recherche permet déjà d’avoir quelques éléments informationnels quant à la nature et aux causes de la pollution atmosphérique ; tâchons ici de résumer les principaux points clefs.
Si des phénomènes naturels peuvent être à l’origine de la pollution de l’air, ce sont essentiellement les activités humaines qui en génèrent le plus, que ce soit dû au chauffage, à l’agriculture, ou encore aux transports. On distingue d’ailleurs deux types de polluants : ceux émis directement, et les autres issus d’interactions chimiques dans l’atmosphère.
Les polluants en question, qui sont émis sous la forme de particules fines ou de gaz, s’échappent vers l’atmosphère et sont transportés par le vent jusqu’à des milliers de kilomètres de leur point d’émission !
Naturellement, la pollution atmosphérique a d’importants impacts :
- Sur la santé d’abord, que ce soit au niveau des poumons ou du sang (inflammations, dégradation de la fonction pulmonaire…), du cerveau et du cœur (troubles cognitifs, stress oxydatif…) ;
- Sur les bâtiments, avec des salissures et des actions corrosives ;
- Sur les cultures, puisqu’une trop grande quantité d’ozone entraîne des baisses de rendement.
- Sur les écosystèmes, via notamment l’acidification de l’air.
Terminons ce court exposé par quelques chiffres :
- 100 milliards d’euros : ce sont les coûts annuels liés à la pollution atmosphérique ;
- 30% : c’est le nombre d’adultes concernés par les allergies respiratoires ;
- 48000 décès : c’est le nombre de morts dû en France à la pollution de l’air, soit 9% de la mortalité.
Il est urgent d’agir.
Comment les toitures végétales contribuent-elles à assainir l’air ?
Il n’est plus besoin de démontrer que les grandes villes – où se concentre dorénavant la majorité de la population humaine – génèrent des niveaux de polluants dangereux pour la santé, notamment en cas d’épisodes de pollution.
Nous vous avions déjà interpellé, dans notre article sur l’isolation thermique, des bénéfices des toitures végétalisées dans les villes afin de réduire les ilots de chaleur.
Il en va de même pour la pollution de l’air : Sébum et substrat peuvent stocker les polluants et les empêcher de se déverser ailleurs.
Une étude réalisée par Banting a ainsi démontré que si Los Angeles était rafraîchie de 3 degrés, la réduction des émissions de certains polluants dus à la climatisation serait de l’ordre de 25%.
Une autre étude, datant de 2005 et effectuée par Yok et Sia à Singapour, a permis d’observer une diminution de 37% de plusieurs polluants pour un toit végétalisé, en comparaison d’un toit classique.
À partir de là, différentes analyses ont tenté de calculer plus exactement cette réduction de la pollution atmosphérique :
- Pour Yang et al., 19,8 hectares de toitures végétalisées extensives à Chicago peuvent supprimer environ 1700 kg de pollution par an ;
- Currie et Bass, 109 hectares de toits verts pourraient retirer environ 7900kg de pollution à Toronto.
- Quant à Sailor, son étude de 2008 a calculé que si l’université d’État du Michigan était entièrement végétalisée, cela épargnerait 3500 tonnes d’émission de CO2 par an.
Ainsi, à leur manière, les toitures végétalisées peuvent elles aussi réduire les effets délétères de la pollution atmosphérique contre la santé, et lutter contre le dérèglement climatique grâce à la capture des polluants atmosphériques.
Nous nous intéresserons la prochaine fois à la réduction et à l’amélioration de la qualité des eaux de ruissellement grâce aux toitures végétales.
En attendant, si vous avez un projet de toiture végétalisée, n’hésitez pas à nous contacter.